48e promotion "Marie-Claire CHEVALIER"
Les élèves de l’Institut vous expliquent le choix du nom pour leur promotion :
En choisissant le nom de Marie-Claire CHEVALIER, nous avons voulu mettre en avant une femme "ordinaire" comme nos mères, nos soeurs et nos filles, nous détacher en quelque sorte des grandes figures historiques, parfois écrasantes. L'évolution des lois n'est pas que le fait des "grands hommes" et des "grandes femmes". Cette évolution est aussi le fait des victimes et des juges, des avocats et des médias, de la Justice et de tous les petits rouages administratifs qui la servent. C'est aussi une façon de rendre hommage et de soutenir, à notre niveau, toutes les victimes de viol et, plus largement, toutes celles et tous ceux qui ont pu faire l'objet de violences sexistes et sexuelles.
Cette femme est aussi un modèle de résilience puisqu'après avoir subi un viol à l'âge de 16 ans ainsi qu'un avortement clandestin qui a mis sa vie en danger, elle se relève de cette épreuve et consacre sa vie à soigner les autres. Elle sera ainsi aide-soignante jusqu'à sa retraite. Elle est enfin l'exemple qu'une victime peut entraîner de grands changements de société. En effet, alors que la liberté d'accès à l'avortement fait aujourd'hui son entrée dans notre Constitution, cet évènement historique n'aurait sans doute pas été possible sans elle.
Dénoncée pour avortement illégal par son agresseur et poursuivie en justice, elle sera défendue en 1972 par Gisèle HALIMI et son acquittement aura une très forte résonnance dans notre société. Porté par Simone DE BEAUVOIR, il ouvrira la voie à la loi VEIL légalisant l'avortement en 1975. Pour toutes ces raisons, notre promotion a souhaité faire ce choix audacieux et original : la valorisation d'une femme forte et ordinaire - et ordinairement forte - et d'une personnalité méconnue. Un choix à rebours des personnalités historiques, un choix qui honore notre promotion et qui, nous l'espérons, rend hommage à Marie-Claire CHEVALIER.
Texte proposé par Anthony LACOMBE et Christophe ROMUALE.
Mis en forme et publié par Anthony DELAMARRE - GALLOU, Vice-Président, Pôle Social de l'AEIRAB au nom du bureau et de la Promotion 48.